Le chimpanzé de Rio, proses brèves

 

Et si "Le chimpanzé de Rio" était une caricature du poète ?

Une façon de contester aussi bien le monde d'une certaine

poésie que la prétendue poésie du monde ? L'humour : le mot

pour rire contre ceux qui  ont toujours le mot pour pleurer !

                                                                             

 

 

    

 

 

 

 

   L'aspect humoristique domine dans ces textes, mais sans gratuité, car l'esprit insolite du philosophe, qui regarde les êtres et les choses avec un apparent détachement, fait surgir l'avérée vérité, souvent inattendue, toujours décapante, et sans complaisance, comme se doit le vrai moraliste : trait de plume juste et précis, qui ne fait pas de cadeau, et qui, à l'inverse des douceâtres caresses d'un Philippe Delerm, gratte sans y toucher là où ça fait mal.

      Claude Albarède, A l'index n°7.

 

      L’humour de ces textes brefs... préserve la force de propagation de l’émotion en insistant avec ironie sur ce qui altère absurdement la part d’humanité des événements dont on se souvient, ou qu’on imagine seulement. 

      Armand Olivennes, Jalons n° 66.

 

    [...] « proses brèves », mini-contes ou mini-nouvelles, où se mêlent l’émotion, l’humour et la poésie. L’art de la concentration, la maîtrise du sujet et du langage, la virtuosité souvent y sont remarquables.

     Jean Joubert, préface de Le poinçonneur avait les yeux lilas.

 

     [...] poésie, raffinée, suggestive, mais aussi parfois abrupte et suffocante comme un coup de canon.

     Bernard Fournier, LittéRéalité vol. XI n°2

 

Jean-Paul Giraux collabore aux revues Poésie sur Seine et Poésie/première auxquelles il donne régulièrement des articles sur la poésie et les poètes. Il est aussi l’auteur d’un recueil de nouvelles noires et de plusieurs romans.

 

En couverture : acrylique de Colette Giraux

 

ISBN 978-2-35328-026-1

www.editinter.fr

16€

 

 

EXTRAITS

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LE CLOU

texte de la page 27

   Il aime qu’on lui tape dessus.
   Il a la tête bien faite pour ça, ronde ou plate comme celle d’un petit homme. Sa nature le veut ainsi et, en principe, il retire quelques satisfactions à s’y conformer.
   En fait, inutile de se le cacher, le clou n’est pas pour autant facile à vivre. Son inflexibilité apparente ne lui interdit nullement un comportement trop souvent retors que les observateurs les mieux disposés attribuent à un caractère foncièrement ombrageux.
   Une hésitation, un coup mal asséné, retenu ou biaisé, et le voilà sous nos yeux qui se plie et s’effondre en feignant la douleur comme un footballeur se laissant tomber dans les dix-huit mètres à la recherche d’un penalty.
   Dans un corps droit, un esprit tordu !

 

[pour ce texte, on peut voir une version dite par l'auteur et filmée  sur  http://www.litteraturesbreves.fr ] 

 




LES ANGLAIS

texte de la page 28

Wembley, le 10/02/19,  Angleterre : 0 - France : 2


   On me le reproche quelquefois : j’ai un souci maladif de l’objectivité.
   Par exemple, sous la torture, un revolver sur la tempe ou devant un peloton d’exécution, rien ne m’empêchera de reconnaître que les Anglais sont les rois de la marmelade d’orange, les champions du monde toutes catégories de cette spécialité.
   Eux seuls, je le proclame, savent lui conférer cette amertume aristocratique propre à satisfaire les palais les plus exigeants, les papilles les plus délicates. Et quand, au hasard d’une dégustation, je rencontre un zeste d’orange délicieusement confit, je sais que les Anglais élèvent leur pratique aux limites célestes d’un art.
   Évidemment, ce n’est pas comme au football où ils viennent de se faire battre à Wembley par l’équipe de France sur un score humiliant et sans appel.
   A cette occasion, on aura raison de parler de déconfiture.

 

 

 

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