Métropolis, c'est tous les jours vendredi 13, policier

 

 

PRESSE

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"Le petit flic qui mène l'enquête... n'a pas besoin d'être nommé puisqu'il représente, en somme, le romancier lui-même. Il se débat dans une forêt de signes en se référant à Roland Barthes pour qui il n'y a pas de fait divers digne de ce nom sans, quelque part, un dérèglement parfois imperceptible de la causalité. Sur le détail de ces dérèglements... je ne vous en dirai pas plus ici, ne voulant pas gâcher votre plaisir, qui fut le mien, à la lecture de ce suspense si bien ficelé..."

Antoine de MATHAREL, poète et chroniqueur, Poésie sur Seine n° 71.                 

 

"... ce serait assez pour lire ce roman que d'avoir sous les yeux cette ingénieuse combinaison d'une intrigue forte, de personnages crédibles, et surtout ce "petit" policier pas comme les autres, ces références littéraires. Mais il y a plus. Car notre auteur a du style. Efficace et direct. Parfois nostalgique, parfois didactique, mais toujours terriblement percutant, notamment dans ses paragraphes courts et conclusifs. Un roman, c'est d'abord un style. Et nous y sommes.

Bernard FOURNIER, Académie Mallarmé

 

 

  

EXTRAIT

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        Malgré sa silhouette haute et carrée, son regard gris, son teint hâlé d’aventurier, Jacques Peysson n’est pas a priori le genre de type auquel on pense pour un scénario de cette nature.

     Ce coup de feu en aveugle à travers la porte de son appartement de Métropolis cadre mal avec son statut social et sa vie réglée, ses costumes de flanelle et ses cravates en tricot. D’ailleurs, les proches, à commencer par Edith, la secrétaire de direction, témoignent de leur incompréhension et s’accordent pour lui attribuer zéro défaut.

     – Parce que ça existe, zéro défaut ?

     – Faut croire !

     Enfin, disons, pour rester au plus près de ce qui s’exprime dans l’entourage, que certains, si on les pousse, finissent par lui reprocher – mais le mot est fort, notera scrupuleusement le petit inspecteur – d’être toujours sur la défensive, et même oui, c’est ça, de ne jamais se départir d’une certaine réserve un peu hautaine derrière laquelle on le soupçonne de protéger, sinon de dissimuler, ses véritables intentions. Bref, à son sujet, ce qui est très souvent ébauché, c’est le portrait de quelqu’un de très impliqué dans son travail et dont l’existence ignore les complications inutiles, mais qui ne dédaigne pas de s’entourer d’un halo de mystère. De quoi expliquer, sans doute, l’agacement éventuel de quelques-unes de ses relations qui le voudraient plus communicatif, plus transparent, mais jamais ce qui, en la circonstance, a toutes les apparences d’un règlement de compte.

[...]

 

                                       Métropolis, c'est tous les jours vendredi 13 p. 19

 

 

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